L’église de la paroisse de Louvercy n’a pas traversé les âges sans encombres. Même son saint patron Martin, plus apte à découper les manteaux pour les pauvres hères grelottants, n’a guère veillé sur la solidité des murs censés protéger sa statuaire. Sur son promontoire dominant la plaine aride de la Champagne crayeuse, l’édifice s’est hissé au 13e siècle avec pour pointe un clocher ambitieux chantant les rendez-vous liturgiques. Avant de se lamenter sur la dureté des temps et l’abandon des hommes. Résultat navrant : une nef à demi écroulée et des paroissiens réfugiés pour l’office dans le sanctuaire encore solide.
Il faut la création du camp militaire pour sauver l’église. En échange de la cession de 500 hectares situés aux confins du territoire, l’empereur Napoléon III, gros malin, apporte l’argent pour faire reconstruire la nef. Et pour que la pilule passe bien dans la tête des villageois privés d’une partie de leurs biens, il se montre volontiers avec Eugénie aux messes du dimanche.
Pas de bol pour autant. Pendant la guerre 14-18, les Allemands ne peuvent supporter ce point dominant et bombardent le clocher presque neuf. Avec les subsides de la reconstruction, l’élégant pointe retrouve de sa superbe.
Suite de la balade : la rue Jules Remy